• LA GÉORGIE A L'HONNEUR23 / 05 / 2016

    Délaissées sous l’influence de l'URSS, les techniques de vinification géorgiennes ancestrales sont remises au goût du jour.

Le Congrès des Œnologues de France, qui a débuté ce mercredi 18 mai à Tours (Indre-et-Loire), met à l’honneur la Géorgie, invité de cette 56ème édition. Ce pays du Caucase, situé à la frontière de l'Europe et de l'Asie, est considéré par beaucoup de spécialistes comme le berceau historique de la viticulture. De récentes fouilles archéologiques en Kakhétie, au sud-est du pays, ont permis de découvrir des fragments de vignes et des traces d’ustensiles destinés à la fabrication du vin datant du VIIIème siècle avant J.C.

La Géorgie est reconnue pour son climat extrêmement favorable à la culture de la vigne. Elle regorge de régions fertiles, situées à l’est et à l’ouest du pays, telles que la Kakhétie, l’Iméréthie, le Karthli et le Racha-Lechkhumi, qui lui offre une gamme aromatique conséquente. Les producteurs géorgiens ont su s’adapter aux exigences mondiales en matière de qualité, mais certains ont toutefois conservé leur méthode de production ancestrale. En effet, la coutume consiste à utiliser des qvevris, de grandes jarres en terre cuite similaires aux amphores grecques. Elles sont recouvertes de chaux et enterrées, de telle sorte à ne laisser dépasser que le goulot, par lequel le raisin est versé.  Elles sont ensuite scellées hermétiquement grâce à un bouchon de liège, pour maintenir une température constante généralement comprise entre 14 et 15°C. Ce processus permet de déclencher une fermentation alcoolique naturelle et d’obtenir un résultat unique, totalement différent des cépages vinifiés en fût de chêne. Les plus vieux qvevris géorgiens ont près de 7000 ans, attestant de la transmission de ce savoir-faire antique de générations en générations. Cette méthode traditionnelle a même été intégrée à la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO, en décembre 2013.

En 2006, prétextant une qualité de vins insuffisante, la Russie en avait pourtant défendu l'importation sur son territoire, provoquant la ruine des viticulteurs géorgiens qui exportaient jusqu’alors 91% de leur production vers le marché russe. Mais, en juin 2013, suite à la levée de l’embargo, la viticulture est redevenue l’un des secteurs les plus florissants de l’économie agricole du pays. Depuis lors, le pays s’efforce de lutter contre les cépages de mauvaise qualité en instaurant une législation spécifique à chaque étape de production. Le Sakpatenti, le centre national de la propriété intellectuelle de Géorgie, a pour mission de faire appliquer ces procédures et de surveiller la commercialisation des vins géorgiens sur les marchés étrangers. Les problèmes économiques survenus à cause l’embargo russe, ont fait prendre conscience à la Géorgie de l’importance de se développer sur de nouveaux marchés, afin de ne plus se retrouver dépendante d’un seul acteur. Ainsi, même si l’essentiel de la production de vin est exporté vers la région baltique, le pays a su se créer de nouvelles interactions et commercialise désormais 20% de ses vins en Union Européenne et 10% aux Etats-Unis. Elle s’impose chaque jour de plus en plus sur la scène internationale et est aujourd’hui un pays qui détient l’un des plus forts potentiels de développement viticole. En alliant son savoir-faire historique à une stratégie de développement international, La Géorgie possède désormais un avantage concurrentiel de taille au sein de nombreux pays. L’intérêt croissant que suscitent ces vins garantit donc un avenir plus que prometteur pour les producteurs géorgiens sur le marché viticole mondial.
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